Accéder au contenu principal

Tagyal, "Shogdung" libéré sous caution



Tagyal, 47 ans, de son nom de plume « Shogdung » (Conque du matin) est un écrivain très connu au Tibet. Cet érudit, fonctionnaire travaillant pour la Maison de Publication des Nationalités à Xining, capitale de la Province du Qinghai a été arrêté le 23 avril 2010 pour « incitation au séparatisme » Les raisons exactes de son arrestation ne sont pas connues.
Il a longtemps été considéré par de nombreux Tibétains comme proche du parti communiste chinois puisqu’à ses yeux, les traditions tibétaines étaient préjudiciables aux efforts des Tibétains pour moderniser la culture.
Mais les manifestations du printemps 2008, l’ont fait changer de position. Cette dissidence ainsi que la solidarité qui s’y est exprimée lui semblent être les signes d’un nouveau réveil pour le peuple tibétain et une redécouverte de sa fierté identitaire.
Récemment, Tagyal a publié un livre intitulé « La limite entre le Ciel et la Terre » (sa gnam go byed en tibétain) qui décrit le Tibet à la suite des mouvements de 2008 comme un « lieu de terreur »
Trois jours après le tremblement de terre qui a touché le Qinghai le 14 avril 2010, Tagyal a tenté d’aller dans le Comté de Yushu, afin d’apporter son aide, mais on le lui a interdit.
Avec 7 autres intellectuels et artistes, il a signé une lettre ouverte rédigée le 17 avril 2010. La lettre exprimait des condoléances aux victimes du tremblement de terre mais critiquait aussi la manière avec laquelle le gouvernement chinois avait organisé l’aide. Cette lettre incitait les Tibétains à aider les victimes du tremblement de terre en donnant de la nourriture, des vêtements et des médicaments, mais les mettait en garde sur la corruption possible des réseaux officiels mis en place par le gouvernement.
Le 23 avril, 5 ou 6 fonctionnaires de la police du Commissariat de Xining, l’ont arrêté sur son lieu de travail, à Xining. Il a été libéré tard dans la soirée. Vers 10 heures du soir, le même jour, les fonctionnaires sont venus chez lui et ont confisqué deux ordinateurs et quelques documents. Le lendemain, la police est de nouveau venue, cette fois pour emmener Tagyal. Le surlendemain, sa famille a été prévenue qu’il était détenu pour suspicion d’« incitation au séparatisme »
Le 28 mai 2010, vers 18h, il a été officiellement arrêté dans une lettre donnée par la police de Xining à la femme et à une de ses filles. Cette lettre précise que Tagyal est accusé de « scission de la Patrie. Il a vraisemblablement été enfermé au Centre n°1 de Xining, aussi appelé Centre de détention de Ershilipu.

Le 14 octobre 2010 sa libération sous caution a été connue.

Proposition de lettres en français ou en anglais :

Cher Monsieur,

Je vous écris afin d’exprimer ma sérieuse inquiétude au sujet de l’emprisonnement de l’écrivain tibétain Tagyal (nom de plume Shogdung – zhogs-dung) Il a été officiellement arrêté le 28 mai 2010. Il a été accusé de « scission de la Patrie » Il est maintenu au Centre de détention N° 1 à Xining, Province du Qinghai.
J’ai la conviction que l’accusation portée contre Tagyal est en violation de son droit à la liberté d’expression garantie par l’Article 19 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques dont la Chine est signataire, ainsi que de la propre Constitution de la Chine.
C’est pourquoi, avec respect, je vous invite à garantir que Tagyal ne soit pas torturé ou autrement maltraité pendant sa détention, qu’il puisse accéder à l’aide juridique de son choix et à faciliter sa libération immédiate et inconditionnelle.
Je vous remercie pour l’attention que vous porterez à cette question urgente.

Je vous prie d’agréer mes meilleures salutations.

Nom
Prénom
Adresse


Dear … (Nom du destinataire)

I am writing to express my serious concern regarding the imprisonment of Tibetan writer Tagyal (penname Shogdung – zhogs-dung)
Tagyal was formally arrested on May 28, 2010. He was charged of “splitting the motherland” He is held in N°1 detention Centre in Xining, Province of Qinghai.
I believe the charge against Tagyal to be in violation of his right to freedom of expression as guaranteed by Article 19 of the International Covenant on Civil and Political Rights to which China is a signatory, as well as China’s own constitution.
I therefore respectfully urge you to guarantee that Tagyal will not be tortured or otherwise ill-treated while he remains in custody, to allow him access to legal assistance of his choosing and facilitate his immediate and unconditional release.
Thank you for your attention to this urgent matter.
Yours faithfully,

Nom
Prénom,
Adresse

Proposition d’adresses d’envoi des courriers :

Directeur du département de la Sécurité publique de la Province du Qinghai (Director of the Qinghai Provincial Department of Public Security)
HE Zaigui Tingzhang
Qinghaisheng Gong'anting
1001 Fang, 10 Ceng
Gong’antingdalou
Xiningshi 810000
Qinghaisheng
République Populaire de Chine (People's Republic of China)

Directeur du Département de la justice du Qinghai (Director of the Qinghai Provincial Department of Justice)
Wu Faxiang Tingzhang
Qinghaisheng Sifating
11 Nanshanlu
Chengzhong district
Xiningshi 810000
Qinghaisheng
République Populaire de Chine (People's Republic of China)

Copies des courriers à :

Monsieur le Directeur (Director of the N°1 Detention Centre)
Xiningshi Diyi Kanshousuo
73 Ningzhanglu
Ershilipu Paichusuo
Xiningshi Gonganju 810003
Chengbei Fenju
Qinghaisheng
République Populaire de Chine (People's Republic of China)

Monsieur l’Ambassadeur de la République Populaire de Chine
Kong Quan
Ambassade de Chine
11, avenue George V
75008 Paris
chinaemb_fr@mfa.gov.cn
Fax : 01 47 20 24 22
(ou l’Ambassadeur de Chine dans votre pays)

Monsieur Laurent Fabius  (ou le Ministre des Affaires Etrangères de votre pays)
Ministère des Affaires Etrangères
37, quai d’Orsay
75 007 Paris
https://pastel.diplomatie.gouv.fr/bacou/default.asp?code=actu
(Rubrique : « Réactions à l’actualité internationale »)

Au cas où des réponses à vos courriers vous parvenaient, merci de me les transmettre à cette adresse :
Monique Dorizon
13 rue Charles Maréchal
78300 Poissy France
moniquedorizon@hotmail.com

Posts les plus consultés de ce blog

Kunchok Tsephel

Kunchok Tsephel (Gopey Tsang) est né en 1970. Fonctionnaire au Ministère de l’Environnement, il a été, en 2005, le fondateur, avec le poète Kyabchen Dedrol d’un site Internet influent, consacré à la littérature et aux arts tibétains, nommé « Lampe à beurre » (www.tibetcm.com) Au cours des dernières années, ce site a été fermé à plusieurs reprises par les autorités. Kunchok Tsephel est un intellectuel parlant couramment tibétain, anglais et chinois. En 1995, il a déjà connu la détention pour avoir été suspecté d’engagement politique. Torturé, interrogé, il avait protesté de son innocence et avait été libéré sans accusation après 2 mois. Arrêté aux premières heures du 26 février 2009, veille du Nouvel An tibétain, sa maison fouillée, son ordinateur, son appareil photo ainsi que son téléphone mobile confisqués, il a été détenu sans que sa famille n'en connaisse le lieu. Elle a été convoquée le 12 novembre 2009 afin d’entendre le verdict du jugement : 15 ans d’empr

Dhondup Wangchen a été libéré

LIBERE le 5 juin 2014 Arrivé aux Etats-Unis en décembre 2017 "Leaving Fear Behind" (" Surmonter la peur" : “Jigdrel” en tibétain), est un film tourné en secret au Tibet entre novembre et mars 2008 par un Tibétain amateur, Dhondup Wangchen,(顿珠旺钦(音) paysan, et son ami moine, Golog Jigme (aussi appelé Jigme Gyatso). Ce film de 25 minutes a été projeté à des journalistes étrangers, à Pékin, le 6 août 2008, peu de temps avant l’ouverture des Jeux. Avec une petite caméra, en moto à travers le Tibet, ils ont réalisé 35 heures d’interviews afin de faire entendre la voix des Tibétains lors des Jeux Olympiques. La presque totalité des personnes interviewées, tout comme Dhondup Wangchen lui-même, a accepté, en toute connaissance de cause, de figurer dans le film à visage découvert. Ils parlent tous d’oppression et de discrimination, de la détérioration et de la marginalisation de la langue et de la culture tibétaines, de la destruction du mode de vie des nomade

Thabkhe Gyatso

Le 21 mai 2009, la Cour populaire intermédiaire de la Préfecture de Kanlho (Gannan), Province du Gansu , a déclaré Thabkhe Gyatso coupable du transport et de la distribution de drapeaux comportant le Lion des neiges, symbole du Tibet, au cours de la manifestation du 15 mars 2008, d’avoir crié des slogans réclamant l’indépendance et d’avoir transmis des informations à des groupes « séparatistes » extérieurs (vraisemblablement des organisations pro-tibétaines installées à l’étranger). Thabkhe Gyatso est l’un des moines de l’important monastère de Labrang Tashikyil. Il était âgé de 31 ans au moment de son arrestation à l’intérieur du monastère, le 18 mars 2008. Il a aussi rédigé des essais publiés dans les journaux locaux sous le nom de plume d’« Amalha » La manifestation de mars 2009 à laquelle il a participé regroupait de 5 à 6 000 personnes. Organisée par des moines, elle s’est déroulée à un endroit connu sous le nom de Choeten Karpo (Stupa blanc). Là, a été