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Tsultrim Kalsang

Tsultrim Kalsang (ch : Chuchen Gesang, 楚臣格桑), âgé de 25 ans au moment de son arrestation, appartient au monastère de Nyatso Zilkar situé dans le Comté de Tridu (ch: Chenduo), Préfecture de Kyegudo (ch: Yushu), Province du Qinghai, région tibétaine du Kham.

     Il a été arrêté le 1er septembre 2012 avec 4 autres moines au cours d’une descente des forces de sécurité dans son monastère. Lors de ce raid, de nombreux moines furent battus et des biens personnels appartenant aux moines confisqués.

Contexte : le 8 février 2012, des milliers de personnes de la région de Tridu ont manifesté pacifiquement, portant des banderoles demandant le retour d’exil du Dalaï Lama, le respect des vies tibétaines, la libération des prisonniers politiques, dont le Panchen Lama.
Environ 400 moines du monastère de Nyatso Zilkar, dont Tsultrim Kalsang, avaient mené la manifestation pacifique jusqu’à la ville de Dza Toe.
Mais la manifestation avait été stoppée au passage d’un pont par la police.
      A la suite de la manifestation du 8 février 2012, à laquelle Tsultrim Kalsang a pris part, tout comme de nombreux participants, il fut détenu, torturé puis condamné.
Tsultrim Kalsang a passé des mois à l’hôpital à cause des blessures, conséquences des coups et tortures subis pendant sa détention.
       Cette région a connu l’immolation en juin 2012 de 2 moines, Ngawang Norphel, 22 ans et Tenzin Khedup, 24 ans.
et celle de Dolkar Tso le 7 août 2012

Tôt le 1er septembre 2012, les fonctionnaires stationnés au monastère avaient reçu un appel téléphonique de la part des fonctionnaires locaux du Comté de Tridu et de la ville de Gatoe Yultso annonçant une «visite» officielle en relation soi-disant avec le tremblement de terre ayant touché la région en 2009 et la reconstruction.
Peu de temps après, l’électricité et tous les moyens de communication ont été coupés.
Vers 10h du matin (heure locale) au moins 20 cars et voitures ont amené plus de 200 membres des forces de sécurité, en tenue anti émeute. Ceux-ci ont très vite entouré le monastère et fouillé les habitations des moines. Ils sont venus chercher 5 moines dont ils connaissaient les noms et sur lesquels ils possédaient des renseignements. Ils ont emmené leurs ordinateurs, imprimantes, CD etc …
«Les forces de police menant le raid étaient si nombreuses qu’elles remplissaient le monastère et semblaient dépasser en nombre les 500 moines du monastère», rapportent des témoins.
 Des cérémonies non autorisées de funérailles de personnes s’étant immolées se déroulent au monastère de Nyatso Zilkar. C’est aussi un lieu de préservation et d’enseignement de la langue et de la culture tibétaines, ainsi que du bouddhisme.

Depuis son arrestation le 1er septembre 2012, l’incertitude sur la situation et l’état de Tsultrim Kalsang fut totale. Son cas a été présenté à plusieurs procureurs qui ont pris le temps de choisir les accusations.
Le 12 juillet 2013, vers 8 heures du matin, il a été condamné à 10 ans de prison par la Cour populaire intermédiaire de Siling pour « homicide volontaire ».
L’«homicide volontaire» est une accusation souvent utilisée par les autorités pour tenter d’empêcher les manifestations par auto-immolation.
Tout comme pour le cas de Lhamo Dorjee, soutenu par Tibet Lib depuis juin 2013, http://tibetlib.blogspot.fr/2013/06/lhamo-dorjee-contexte-le-29.html, il est fort probable qu’en plus de sa présence dans les manifestations du 8 février 2012, Tsultrim Kalsang ait été présent lors de l’une ou l’autre des immolations dans la région, notamment la double immolation de juin 2012.
La criminalisation de toute attitude en lien avec l’immolation (marche, dons à la famille, prières pour le défunt …) s’est particulièrement développée ces derniers mois.
http://www.tibet-info.net/www/Liste-de-nouveaux-crimes-affichee.html#.UiHYoNK-2So

Tsultrim Kalsang est devenu moine à l’âge de 10 ans, en 1998. En 2004, à la fin de ses études au monastère de Nyatso Zilkar, il est entré à l’Université monastique de Sera à Lhassa. Là, il a poursuivi ses études bouddhistes pendant plusieurs années. Parmi ses amis étudiants du monastère, il a la réputation d’être le meilleur élève.
Pendant les manifestations s’étant déroulées au Tibet en 2008, la police chinoise l’avait détenu pendant environ 6 mois ; ensuite, il fut obligé de retourner chez lui.
 Il a malgré tout poursuivi ses études dans son monastère d’origine et pendant les vacances d’hiver, il était volontaire pour enseigner le bouddhisme tibétain, l’histoire, la grammaire à des centaines d’élèves.
En 2011, il fut nommé Maître de conférences de langue tibétaine au monastère de Nyatso Zilkar ; il a rédigé de nombreux textes d’enseignement scolaire en tibétain.
En juin 2014, des nouvelles alarmantes de sa santé sont parvenues.
Il souffre de complications au foie. Ceci a entraîné par deux fois une opération. Cependant sa santé a continué à se détériorer.

Récemment, sa mère n’a pas obtenu l’autorisation de lui rendre visite à la prison.

Affranchissement pour la Chine à partir de la France métropolitaine pour un courrier de moins de 20 grammes : 1,25 euro.

Propositions de lettre en anglais ou en français à envoyer aux autorités :

Dear ………… (Minister, Director ou Chief Procurator)
I am writing to protest the conviction and 10-year sentence handed to Tsultrim Kalsang (Chuchen Gesang, 楚臣格桑), Tibetan monk of Nyatso Zilkar monastery, Tridu (Chenduo) county, Kyegudo (Yushu) prefecture, province of Qinghai, Kham.
On September 1st, 2012, police arrested Tsultrim Kalsang after having searched the monastery and confiscated computers and other material.
He was held at an undisclosed location for months, charged with “intentional homicide” and on July 13, 2013, sentenced to 10 years in prison by  the Siling (Xining) Intermediate people's Court .
I urge you to disclose the whereabouts of Tsultrim Kalsang
I ask you also to order a full and impartial investigation into allegations that Tsultrim Kalsang has been tortured during his detention with a view to bringing those responsible to justice, and demanding a guarantee that he will not be tortured or otherwise ill-treated.
I would be very interested to know exactly why he was arrested and if his arrest, detention and trial were legal vis a vis China’s statutes and civil rights.
I further call to order his immediate release in the absence of valid charges that are consistent with international law and standards.

I thank you for your attention to these concerns and look forward to your reply.
Yours sincerely,

Nom, Prénom, Adresse, Signature

Cette même lettre traduite en français:


Madame la Ministre (ou Monsieur le Directeur ou Monsieur le Procureur)

Je vous écris pour protester contre la condamnation et la peine de 10 ans de prison prononcée contre Tsultrim Kalsang (Chuchen Gesang, 格桑), moine tibétain du monastère de Nyatso Zilkar, comté de Tridu (Chenduo), préfecture de Kyegudo (Yushu), province du Qinghai, Kham.
Le 1er Septembre 2012, la police a arrêté Tsultrim Kalsang après avoir fouillé le monastère et confisqué des ordinateurs et autres matériels.
Il a été détenu dans un lieu tenu secret pendant des mois, accusé d’« homicide volontaire » et le 13 Juillet 2013, condamné à 10 ans de prison par la Cour populaire intermédiaire de Siling (Xining).
Je vous invite à révéler le lieu où se trouve Tsultrim Kalsang
Je vous demande également d'ordonner une enquête complète et impartiale sur les allégations selon lesquelles Tsultrim Kalsang a été torturé pendant sa détention en vue de traduire les responsables en justice, en exigeant la garantie qu'il ne sera pas torturé ou autrement maltraité.
Je serais très intéressé de savoir exactement pourquoi il a été arrêté et si son arrestation, sa détention et le procès sont en légalité avec les statuts juridiques et les droits civils de la Chine. En outre, en l'absence de charges valables conformes aux normes du droit international, j'en appelle à sa libération immédiate.

Je vous remercie de l’attention portée à ces préoccupations et j'attends votre réponse.
Cordialement,

Nom, Prénom, Adresse, Signature

Propositions d’autorités auxquelles adresser vos courriers :

Madame la Ministre de la Justice (Minister of Justice)
Ms. WU Aiying
Buzhang Sifabu
10 Chaoyangmen Nandajie
Chaoyangqu
Beijingshi 100020
République Populaire de Chine (People’s Republic of China)

Directeur du Département de la justice du Qinghai (Director of the Qingahi Provincial Department of Justice)
Mr. WANG Shengde
Qinghaisheng Sifating
11 Nanshanlu
Chengzhong district
Xiningshi 810000
Qinghaisheng
République Populaire de Chine (People’s Republic of China)

Procureur de la République du parquet Populaire de la province du Qinghai (Chief Procurator Qinghai Provincial People’s Procuratorate)
Mr. WANG Xiaoyong
Qinghaisheng Renmin Jianchayuan
Xiningshi 81 0000
Qinghaisheng
République Populaire de Chine (People’s Republic of China)


Copies de ces courriers peuvent être envoyées à :

 Monsieur l’Ambassadeur de la République Populaire de Chine (ou l’Ambassadeur de la Chine dans votre pays)
Ambassade de Chine
11, avenue George V
75008 Paris

Monsieur le Ministre des Affaires étrangères (ou Ministre des Affaires étrangères de votre pays)
Mr Jean-Marc Ayrault
Ministère des Affaires Etrangères
37, quai d’Orsay
75 007 Paris
(Rubrique : « Réactions à l’actualité internationale »)

Madame l’Ambassadeur pour les Droits de l’Homme
Madame Patrizianna Sparacino
Mission de coordination pour les Droits de l’Homme
37, quai d’Orsay
75700 Paris 07 SP

Au cas où ces autorités vous répondraient, merci de m’en faire part.

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 Monique Dorizon

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